Les parrains

Quatre artistes alsaciens ont accepté de donner leur nom aux différentes parties du bâtiment rénové. Après Raymond Emile WAYDELICH, qui nous avait honorés de sa présence pour la crémaillère de l’Aile OUEST en 2012, ce sont Petra WERLE, Serge BLOCH et Patrick BAILLY-MAITRE-GRAND qui ont accepté d’être les « parrains » du bâtiment. La visite sera ponctuée par des mini-expositions de créations réalisées par les enfants du Foyer en hommage aux artistes.

Raymond Emile Waydelich


Né en 1938 à Strasbourg Neudorf, Raymond Emile Waydelich a passé une bonne partie de son enfance dans ce quartier et a fréquenté assidûment le cinéma SCALA dont il décorera plus tard la façade et la Brasserie. Enfant, non seulement il se passionne pour les films de Zorro, d’E. Flynn et de J. Wayne mais aussi pour l’archéologie et tout particulièrement pour H. Schliemann, le découvreur de la ville de Troie, dont il lit avec émerveillement la biographie dans Spirou. Sa passion pour l’archéologie ne le quittera plus et inspirera en permanence sa création.

A 14 ans, il entre comme apprenti ébéniste chez son père puis, un peu plus tard, s’inscrit à l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg. Diplômé, il poursuivra ses études à l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris.

En 1973, il trouve un manuscrit de 1890 appartenant à une apprentie couturière, Lydia Jacob, née elle aussi à Neudorf, dont il commence à « raconter » la vie.

Remarqué à la Biennale de Venise en 1978, il exposera inlassablement dans le monde entier ses créations utilisant toutes sortes de matériaux et supports. Mais si Lydia Jacob reste son éternelle inspiratrice, il lui arrive aussi de rendre « hommage indifféremment à KiteKate et à Léonard de Vinci, à Mozart et à Fujicolor, à Salvador Dali et à Siemens ». A travers ses œuvres, qu’elles soient provocatrices, pleines d’humour ou même parfois délirantes, comme l’enfouissement de toute une partie de la « Mémoire de l’Alsace du XXe siècle » place de la cathédrale, il se veut être « le témoin lucide de notre temps et de ses excès, médiateur entre passé et avenir ».

Cet artiste bon vivant, amateur de pêche et de tango, parvient à nous émerveiller par son œuvre, cette empreinte qu’il nous laisse, à la fois si imaginative et si critique mais ô combien poétique. Citations extraites de Raymond-Emile WAYDELICH – Lydia Jacob Story – éd. Coprur, 2007.

Serge Bloch


Serge BLOCH est né le 18 juin 1956 à Colmar. Il a fréquenté l’atelier d’illustration de Claude Lapointe à l’Ecole supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg et a commencé à travailler pour la presse enfantine. Il a été rédacteur en chef visuel du journal Astrapi. Tout en illustrant de nombreux livres pour enfants, il dessine aussi pour la presse, travaille souvent pour des journaux américains et réalise des campagnes publicitaires. Il est membre de l’association européenne pour le dessin d’humour (UBU). Artiste prolifique, il est connu dans le monde entier pour ses dessins humoristiques et tendres. Il a reçu de nombreuses distinctions, notamment le Bologna Ragazzi Award en 2007 pour L’Encyclopédie des cancres, des rebelles et autres génies (éd. Gallimard), le prix Bernard Versele en 2009 pour L’Ennemi (éd. Sarbacane),

le prix Baobab du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil pour Moi j’attends (éd. Sarbacane) et la Médaille d’or de la Société américaine des illustrateurs en 2005 et 2014. Il est particulièrement connu des enfants pour ses illustrations de la série Max et Lili (éd. Calligram), certains de ses personnages comme : Toto le roi des cancres (éd. Tourbillon), Samsam le super héros cosmique et Zouk la petite sorcière (éd. Bayard) et des livres tels : Le grand livre de la bagarre et Le catalogue de bêtises (très) culottées (éd. Sarbacane). Il se raconte de façon très poétique, à l’aide d’un petit trait vivant et magique, dans son dernier ouvrage « La grande histoire d’un petit trait » (éd. Sarbacane)

Pétra Werlé


Pétra WERLE est née à Strasbourg en 1956. Fille d’un père marinier, elle a passé les premières années de son enfance entre Bâle et Rotterdam sur le bateau familial. A l’âge de vingt ans, alors caissière dans un cinéma, elle commence à sculpter ses premiers personnages en mie de pain. En 1994 elle est lauréate du prix Robert Beltz. En 1997, elle quitte l’Alsace pour installer son atelier, véritable cabinet de curiosités, en région parisienne. Depuis 1983, elle expose régulièrement ses sculptures si singulières partout en France, en Europe et aux Etats-Unis dans des galeries d’art, des musées et des lieux plus insolites comme le Jardin botanique de Strasbourg ou le Musée d’anatomie pathologique de Paris. Même si la majeure partie de ses créations sont de tout petits êtres, très souvent coquins, façonnés avec de la mie de pain qu’elle triture, malaxe et imbibe de salive, elle réalise aussi d’étranges et féeriques créatures avec les merveilles qu’offre Dame Nature. Son univers fabuleux a fait l’objet de plusieurs publications comme : Les Amours d’Arthur-toujours-là et de Monica-belle-de-givre (éd. Baby Lone), Notes de Zoologie- Lewis Carroll (éd. Baby Lone), Aime- moi mon amour (éd. Onmyown), Histoire(s) naturelle(s) et De la Nature des choses (éd. Castor et Pollux). L’ensemble de son œuvre est à son image et témoigne de ses origines rhénanes ; sa folle sarabande de personnages rappelle, mais avec une note plus gaie et plus humoristique, la Nef des fous de Sébastien Brant, le Jardin des délices de Jérôme Bosch ou encore les masques de James Ensor.

Patrick Bailly-Maitre-Grand


Patrick BAILLY-MAÎTRE-GRAND est né le 1er février 1945 à Paris. Il entame des études scientifiques et obtient une maîtrise en Sciences physiques en 1969 mais, suite à un problème de santé abandonne ce cursus et se consacre durant dix ans à la peinture. Puis, il s’installe à Strasbourg où il vit maintenant depuis près de trente ans. Vers 1980 ses recherches plastiques le mènent vers la photographie. Il conçoit d’abord des photos en noir et blanc, virées, prolongées à la mine de plomb. Puis, grâce à une bourse de la DRAC et à ses connaissances scientifiques, il commence ses premières recherches photographiques, redécouvre la technique du daguerréotype et deviendra ainsi le spécialiste contemporain de la daguerréotypie. Dès lors, il ne cessera ses expérimentations, améliorant les techniques anciennes, inventant de nouveaux procédés optiques ou chimiques. De la prise de vue jusqu’au montage de ses expositions, en passant par le tirage argentique avec ou sans manipulations, il réalise et maîtrise tout lui-même. Son œuvre témoigne à la fois de sa rigueur scientifique, de sa curiosité, de son imagination débordante et du raffinement de sa quête esthétique. En effet, il métamorphose et détourne volontiers les objets ou la réalité, utilise souvent des techniques complexes pour donner naissance à des images extrêmement épurées. Il aborde des thèmes très divers, tantôt avec humour, tantôt avec poésie ou mélancolie et rend, à l’occasion, hommage à Arp, l’artiste dadaïste et surréaliste ou à l’histoire patrimoniale de Strasbourg sa ville d’adoption à laquelle il a légué en 2012 plus d’une centaine d’œuvres. Patrick Bailly-Maître-Grand a exposé dans le monde entier et ses photographies figurent dans les plus prestigieuses collections publiques et privées (le MoMa de New-York, le Centre Georges Pompidou de Paris, le Fonds National d’Art Contemporain, le Victoria Museum de Melbourne, le Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône…). Suite à son importante donation, le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg lui a consacré en 2014 une exposition intitulée « Colles et chimères », véritable rétrospective de l’ensemble de sa création. (cf. entre autres : le catalogue de l’exposition et le coffret édités par les musées de Strasbourg, le catalogue « Formol’s band et bich’s band » édité par le CESTIM en 1989 et les publications : « En vert mental » éd. Rémanences, 1986 et « Petites Cosmogonies » éditions Mardaga , 2007).